UN OS POR LES RIENS (3)

Publié le par Guy-Joseph Le Hezo

On avait besoin de schrap pour vivre. Aujourd’hui, je m’en passe !

Dans la famille, on aimait ça, le schrap  ! Juste ce qu’il faut pour qu’on se maintienne dans une douce torpeur. Mes deux frangins que le diable emporte, et ma sœur, qui est à boucler chez les sœurs de Saint-Pélagie aussi levaient le coude. Et moi ? J’allais plus souvent qu’à mon tour, au rab. Pas alcoolo, non. Mais un peu imbibé. Mes yeux jaunes, c’est finalement peut-être un peu dû à ça ? Un argument qu’a utilisé mon bavard, Maître Copain du barreau de Montreuil, un commis, si on peut dire, d’office (je dirais moi plutôt un comique de l'office) et qu’a fait tout son possible pour me faire passer pour un con. Copain, imagine le blaze. Copain défendant l’ennemi public number one, Mesrine soi-même ?


« Pas un con, monsieur le président que j’ai dit. Un salaud… »

« Mais enfin, expliquez-vous Rabaten (c’est mon blaze à moi ! Joli, hein ? Autre chose que Copain. C’est basque à ce qu’il paraît…)… pourquoi êtes-vous un salaud, comme vous dites…»


Et j'ai dû raconter mon histoire, depuis le début…







Après l’école, faut

rentrer à la maison




- Après l’école, faut pas traîner, faut rentrer à la baraque !


Qu’est-ce qu’on a pu me seriner ces conseils de vieux ! Si t’veux pas finir crétin ou voyou ou blouson noir (on disait ça autrefois, blouson noir, tu vois le ridicule ? Pourquoi pas brodequin ou pull-over ? Aujourd’hui on dit sauvageon, rabeux, boukak, ou on dit rien, et c’est pire…) ou mauvais garçon ! La morale des faux culs, des vrais curetons, des mecs qu’en ont pas ou du moins qui s’en servent pas, ce qui est tout comme. La morale des écoles calées au fond de leurs cours pourries, près des tilleuls fienteux et des latrines qui puent la pisse dès le mois d’avril, dès avant les grosses chaleurs. La morale des presse-bitères (NDLA, note de l’auteur : ne pas corriger) où ça sent le triste et le renfermé, la vieille soutane et les bouquins qu’ont pas été ouverts depuis le déluge.

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