Attendez-vous à savoir ! par Gégé T.
De Tripoli à Grenelle,
un été 2007 très radioactif
Dans sa revue (numéro 36), « Sortir du Nucléaire », Stéphane Lhomme nous donne quelques clés pour mieux comprendre « les tractations » (pour ne pas dire plus) entre Sarkozy et son ami Khadafi. C’est édifiant… Les dessous des cartes sont plutôt sales. Et même s’il ne faut pas être naïf et faire comme si cela n’existait pas… je crois sincèrement que la France sur ce coup-là (comme sur celui des chaleureuses félicitations au bourreau du peuple Tchétchène, l’inénarrable ras-Poutine) a perdu une bonne partie de son âme. On n’est plus à ce niveau-là à parler de boulette mais de grosse boule puante…C’est drôle on n’entend plus les thuriféraires habituels : journalistes, patrons, hommes du monde, élus du bas Merci et du Haut Médiocre, encenser le savoir -faire du Prince qui nous gouverne… Après le discours raciste de Dakar et le voyage lèche-cul en Chine, trop, c’est trop ! Tout cela va finir par nous péter à la gueule (v’là que je parl’ comme Falbala) mes bons petits princes. Je vous conseille de lire l’excellente revue Sortir du nucléaire (Voir contact à la fin de l’article) C’est édifiant.
Le H.
L'été 2007 fera date dans l'Histoire du nucléaire. L'automne ne devrait pas être en reste…
Le 16 juillet 2007, un séisme a mis à mal la centrale nucléaire de Kashiwasaki, la plus importante du monde. Elle est arrêtée pour au moins un an et, espérons-le, peut-être pour toujours. Il faudrait d'ailleurs fermer plusieurs centrales nippones dont les calculs de conception ont été débordés par des séismes décidément peu respectueux des prévisions des "spécialistes" du nucléaire. Dans la foulée, le Réseau "Sortir du nucléaire" a rendu publics des documents confidentiels qui montrent que les centrales EDF ne sont pas mieux protégée face au risque sismique français, pourtant modéré. Rien n'y fait : tant que le pire ne s'est pas produit, l'industrie nucléaire continue sa fuite en avant…
Toujours en juillet, un important scandale de sûreté nucléaire a aussi eu lieu en Allemagne, contraignant les autorités à tancer les entreprises de l'atome. Peu après, le 10 septembre, M. Sarkozy s'est autorisé à faire la leçon aux Allemands en les incitant à renoncer à la sortie du nucléaire. L’Allemagne, qui a nettement développé les énergies renouvelables, filière fortement créatrice d’emplois, n’a pas besoin des conseils d’un président français qui, lui, a noué amitié – et trafic nucléaire – avec le dictateur libyen Kadhafi.
Flash-back : le 24 juillet 2007 au matin, Cécilia Sarkozy quitte Tripoli avec les otages bulgares dans un avion de la République française, direction Sofia. Une conférence de presse est annoncée à l'Elysée… et le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle par un communiqué l'existence d'un "troc nucléaire". Reprise par un journaliste lors de la conférence de presse élyséenne, l'info se répand comme une traînée de poudre. Malgré les dénégations gênées de l'Elysée, la vérité éclate et, deux jours plus tard, Sarkozy et son nouvel ami Kadhafi signent le plus écœurant des accords nucléaires.
En essayant de vendre des EPR à des dictatures, le président français tente de sauver la filière nucléaire française en pleine déconfiture. un seul réacteur EPR a pu être vendu et l'acheteur, la Finlande, s'en mord les doigts : le 10 août, Areva a reconnu que le chantier comptait désormais deux ans de retard et que les pertes (qui vont être couvertes par la France) se montaient à ce jour à 1,5 milliards d'euros. En attendant pire. Par ailleurs, la vente de deux EPR à la Chine, claironnée par de nombreux médias, est pour le moment annulée bien que, comme l'a révélé le Réseau "Sortir du nucléaire" le 26 juillet, les réacteurs soient proposés à "deux pour le prix d'un" (3,66 milliards d'euros alors qu'un seul EPR coûte en réalité 3,5 milliards !) Enfin, la principale source d'approvisionnement d'Areva en uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est fortement remise en cause : les Nigériens refusent désormais de voir leur uranium littéralement pillé par la France comme c’est le cas depuis 45 ans. Le prix de l'électricité nucléaire, déjà assez élevé, va inévitablement augmenter. D'ailleurs, début août, Areva a été obligée d'augmenter le prix payé pour l'uranium, en attendant les négociations pour les nouveaux tarifs qui entreront en vigueur le 1er janvier 2008. Et le 8 septembre, des manifestations ont eu lieu au Niger "pour exiger le départ d'Areva"…
On le voit, le nucléaire se porte mal, et particulièrement en France. C'est dans ce contexte que le Grenelle de l'environnement est organisé par Sarkozy, principalement pour "légitimer" la continuation du nucléaire. Certes, des décisions positives seront (peut-être) prises concernant les poissons ou la biodiversité, mais… cela ne réduira en rien le risque nucléaire et la dangerosité des déchets radioactifs. A suivre…
Stéphane Lhomme
Contacts de l’association Sortir du nucléaire : http://www.sortirdunucleaire.fr