Inaudibles et sourds

Publié le par Guy-Joseph Le Hezo

J’écoutais l’autre jour une journaliste (une certaine  Karlin… mais j’ai oublié son prénom ) qui bosse dans un hebdo pro-sarkozyste (peut-être l’Express mais je ne suis pas sûr) sur une télé très sarkozyste du câble (LCP peut-être…) décréter avec un rien d’emphase que les « socialistes étaient inaudibles »…Je me suis aussitôt demandé si finalement cette affirmation n’en cachait pas une autre tout aussi péremptoire : et si c’était les journalistes qui étaient sourds ??? Les socialistes sont inaudibles parce que des gens comme Karlin ne veulent pas les écouter. Je ne suis pas socialiste (j’ai pourtant soutenu Ségolène) mais il y en a marre d’entendre ces professeurs de morale répéter à satiété  que l’opposition est inaudible, invisible et pourquoi pas sans saveur.

Est-ce que le fait de marteler tous les jours les mêmes antiennes, bourrant le mou télévisuel de barbaques avariées,  une information  chassant l’autre, n’est pas plus inaudible qu’un discours d’un Hollande qui monte au créneau contre la venue de Kadhafi en France et ne se voit traité le lendemain dans la PQR  que par une absence totale de son propos. Les socialistes inaudibles ou les journalistes sourds… ou trop aveuglés par le phare de l’Elysée ? Je ne connais pas Karlin et je ne la lirais sans doute jamais … mais je voudrais bien qu’elle nous dise pourquoi une heure de sarkozy à la télévision ne donne pas lieu le lendemain à une réplique de l’opposition ? Pourquoi à une heure de grande écoute, sur TF 1 et France 2, un François Hollande, chef de l’opposition ne pourrait pas lui apporter la  contradiction ?…Se rend-elle compte qu’il y a là un déni de démocratie ? On peut se moquer de Ras-Poutine !… On fait pire en France.

Car le PS a bien sur ce coup-là, le pouvoir d’achat, des solutions. Karlin en a-t-elle parlé dans son journal ?…qui s’est encore torché d’une Une sur Sarko. Après tant d’autres du même jus.

Attention à transformer le métier de journaliste en strapontin laudateur, en carpette, en cirage de pompes, on risque de fragiliser encore plus une démocratie déjà pas très vaillante… les mannes des grands ancêtres de l’Express doivent se retourner dans les limbes, eux qui se sont battus en leur temps contre des pouvoirs autrement plus puissants que ceux de monsieur sarkozy. Karlin, c’est vrai n’est pas Françoise Giroud… et le directeur actuel de l'Express n'est pas Servan-Schreiber.

 Le H. 

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