Des veaux, des ânes et des oiseaux

Publié le par Guy-Joseph Feller

De Gaulle, en grand bœuf père de la Nation, avait coutume de nous prendre pour des veaux. Aujourd’hui, dans le fort climat de déclinologie dans lequel nous baignons, on aurait plutôt tendance, je veux parler des politiques de tous poils et de toutes plumes, de nous considérer comme des ânes juste bons à bouffer du foin. Depuis la grande sécheresse de 2003 qui a montré la grande déshérence de nos élites formées aux plus grandes écoles de la république (ha ! ce croquignolet Mattéï recyclé depuis en chevalier à la croix rouge qui n’a pas vu passer les corbillards !) la totale absence de nos penseurs de haut vol  tout occupés à publier de fort méchants pensums sur leur nombril, l’incurie avérée de nos services de santé, on nous assaisonne à la moindre alerte du fameux principe de précaution. Certes, il ne faut pas minimiser ce qui se passe à la Réunion avec le chikungunya et réfléchir à des mesures prophylactiques…Certes la grippe aviaire est une menace mais quand même… soyons réalistes : le cancer tue plus que la grippe qui tue plus que sa variante H5N1. Mais on oublie un peu vite que… la tuberculose revient en force dans certains bidonvilles ou quartiers insalubres de nos villes. Le saturnisme fait des ravages dans les immeubles vétustes des banlieues. Les maladies nosocomiales assassinent des patients rentrés à l’hôpital pour y soigner un cor au pied. Sans parler des accidents de la route ou des maladies iatrogènes, dues à l’overdose médicamenteuse ? Alors qu’on arrête de nous prendre pour des canards sauvages et boiteux, de nous filer la pétoche pour que les groupes pharmaceutiques puissent se remplir les poches en nous vaccinant à la chaîne ou en nous bourrant de Tamiflu.

Tous les jours dans cette machine à décerveler qu’est devenue la télévision, on nous bassine avec tout ce qui nous menace. Je ne dis pas qu’il ne faille rien faire… mais quand même, on en fait trop en nous prenant tout bonnement pour des brêles !  Bien sûr on est dans  la politique du spectacle. Le toujours plus sombre, le toujours plus noir, le toujours plus sécuritaire. Nos gouvernants jouent la carte de la peur qui a si bien réussi à Chirac en 2002… Vous vous souvenez du monsieur âgé agressé  à son domicile que la télé a passé en boucle pour dire Jospin est incapable de régler le problème de la violence ? Sans parler du massacre du conseil municipal de Nanterre. On s’est fait avoir dans un grand bois citoyen lambda par des prédateurs amoraux et des menteurs sans scrupules… et on nous refait actuellement le coup du héraut salvateur ! Image symbolique de la geste politicarde. Sarko en nettoyeur des banlieues. Villepin à la Réunion ? Belles récupérations politiques…  on distribue de la thune que bien sûr on n’a pas, pour faire oublier que le gouvernement sur ce coup-là à eu un vrai retard à l’allumage. J’ai même entendu une sénatrice communiste louanger la remise de ces « enveloppes » (sic). On se croirait revenu au temps des seigneurs !!! avec ce « jetez-lui une bourse à ce manant pour qu’il se taise ! »

Comme si le fric était la vraie et unique solution ? C’est triste et dérisoire, voilà tout…  Mais je voudrais avant de conclure ce propos sur lequel je reviendrais bien sûr, citer le bel article de Sylvie Simon dans un journal qui mérite votre soutien : Sciences, enjeux, santé qui est l’organe du Comité scientifique Pro Anima qui œuvre pour une  sécurité sanitaire rigoureuse et le bien-être de tous*

« Grippe aviaire : une aubaine, écrit Sylvie Simon qui note que les principaux bénéficiaires de cette pandémie sont bien évidemment les grands laboratoires pharmaceutiques et plus précisément Roche, le fabricant du Tamiflu, qui a vu son chiffre d’affaires faire un bond de 300 %. Cela représente 2 milliards de dollars !!! « Les laboratoires Roche sont les fabricants du Tamiflu, explique Sylvie Simon, mais si on pousse un peu l’enquête, on apprend que ce produit a été mis au point par une compagnie pharmaceutique appelée Gilead qui a cédé à Roche les droits de le fabriquer et de le vendre et que Donald Rumsfeld qui fut président de Gilead de 1988 à 2001, détient toujours plusieurs millions de dollars d’actions… Il est certain que la quantité d’effets indésirables liés au Tamiflu, ne pèse pas lourd par rapport à ces bénéfices… » Et puis cette conclusion : « Il est évident que les très grandes concentrations d’animaux favorisent l’émergence de virus et leurs mutations mais les leçons du passé ne profitent guère à nos pouvoirs et aux industriels, et tant que l’homme persistera à polluer la terre et ses habitants, il devra en subir les conséquences. Cela s’appelle l’effet boomerang. » Tout est dit…Contacts : www.proanima.asso.fr

 

Publié dans Présidentielles

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