Des clowns tristes !

Publié le par Guy-Joseph Feller

Nous sommes quelques-uns – et de plus en plus nombreux –  à penser que la démocratie est malade en France, malade de ses élites seulement préoccupées de gérer au mieux  son fonds de commerce, malade de ses tensions internes qui font des chefs de partis de véritables chefs de guerre et des militants de petits soldats, malade encore de tous les égoïsmes et de toutes les féodalités. Le système est bloqué parce que plus rien n’a d’importance, plus aucun résultat électoral n’est pris en compte, plus aucune promesse n’est tenue. J’en viens à m’inquiéter quand je ne vois pas le matin la tête de Sarko dans mon journal quotidien… Je me dis qu’il doit avoir de nouveau rencontré la femme de sa vie (tiens entre parenthèses depuis le retour de Cécilia, qu’est devenue la journaliste du Figaro qui avait assuré l’intérim ?) qu’il a attrapé une mauvaise grippe aviaire ou que le journaliste chargé de découper les dépêches de l’APF a oublié d’aller à la machine chercher son lot de nouvelles de nulle part et de rien.

On ne tient, disais-je aucun compte de nos votes. Un tel désaveu que celui subi par Chirac à l’occasion du référendum aurait dû le conduire à démissionner. Notre bœuf national de Gaulle (voir chronique ci-dessous) a eu cette superbe élégance. Pourquoi Chirac s’agrippe-t-il au pouvoir ? Avec une petitesse d’esprit qui fait mal à voir. C’est pathétique… Dans n’importe quel autre pays que la France avec un système politique qui fonctionne bien, un tel revers aurait conduit les élites politiques au pouvoir à rechercher au minimum une nouvelle légitimité. C’est ce qu’a fait le chancelier allemand ! Quelle belle leçon de courage politique, on nous donne ces temps-ci de l’autre côté de la frontière !!!

Chirac s’accroche sur son radeau de la Méduse… plus intéressé par sa propre survie, par la continuation de sa main-mise et celle de son clan sur l’appareil d’Etat, préservant intactes ses capacités de nuisance. Ce n’est plus pathétique, c’est quelque part dangereux pour tout le système. On n’est pourtant pas ici dans un système dictatorial (même si parfois cela y ressemble avec la politique du tout sécuritaire de Sarko) mais dans le  vide, dans le rien ou le si peu, dans les apparences.

Si le fait démocratique, c’est simplement d’être élu et d’aller jusqu’au bout de son mandat quelles que soient les circonstances, alors cette démocratie-là est le pire des systèmes qu’on puise imaginer. Les citoyens Lambda se sentent impuissants puisqu’on ne les écoute pas quels que soient leurs messages, leurs appels au secours. Cela me rappelle l’époque de Raffarin (si, si il fut premier ministre qui disait alors qu’il se trouvait en vacances à Gembloux  : les gens que je rencontre me disent : Allez monsieur le premier ministre, on est avec vous !… On a vu le résultat ! Lamentable !)

Et même si Néron (c’est le surnom que Bernadette donnerait à ce « brave » Villepin) fait de l’agitation au premier balcon, il y a derrière tout cela tellement d’arrières pensées, de sous-entendus, de misérables calculs, qu’on en reste confondus !… Oui la démocratie est malade quand elle se donne en spectacle, quand elle est devenue théâtre d’ombres ou pire théâtre de guignols, quand le gendarme Sarko frappe à tout va pour montrer ses petits muscles et qu’il durcit des lois  déjà fort inhumaines.

Oui la démocratie est malade lorsque tout se fait dans l’ombre grise des cabinets, sans concertation, sans discussion…et lorsqu’on apprend un soir de TF1 (devenue la télé des gouvernants, télé de connivence, télé de toutes les compromissions) que Suez et GDF vont fusionner pour empêcher l’arrivée d’un « rital » dans le jeu compliqué de l’énergie. Même pas capable de respecter leurs propres règles ! Et bien sûr derrière tout ça, devinez qui va trinquer ?…La démocratie est malade des turpitudes des uns et des autres qui pensent d’abord à faire des coups, à se montrer au fenestron, choyés par un PPDA courtois et policé, pour y faire les clowns tristes. Néron traite de dossiers comme s’il y avait urgence sur tout, dit avec justesse Julien Dray. Exact ! Mais c’est qu’il y a bien urgence… les élections , c’est pour quand ?

 

Publié dans Présidentielles

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